Introduction
Il a été découvert en 1940 et fait partie des plus de 100 cannabinoïdes découverts (notamment les différents types de THC, le CBN, le CBG et d'autres composés organiques ainsi que des terpènes ou terpénoïdes et les flavonoïdes)
. Il est le deuxième cannabinoïde constituant de Cannabis sativa (chanvre industriel) et de Cannabis indica (chanvre indien) le plus étudié après le THC
. Il est l'un des constituants majeurs, représentant jusqu'à 5 % pour certaines variétés de chanvre. Médicalement, cette substance chimique est étudiée pour ses potentiels effets thérapeutiques qui restent à confirmer. Le CBD étant un produit très lipophile
il se retrouve notamment dans le lait maternel et le tissu adipeux. Il pourrait faire décroître le taux d'élimination du THC dans le corps en interférant dans son métabolisme dans le foie. Son usage aurait des effets sédatifs à haute dose5 et pourrait diminuer la vigilance.
Le cannabidiol (CBD) est l’un des constituants majeurs de la plante de chanvre (Cannabis sativa), autrement appelée cannabis. La plante de cannabis contient une centaine de substances chimiques physiologiquement actives appelées cannabinoïdes. La plus connue est le delta-9-tétrahydrocannabinol (Δ9-THC ou THC) qui présente des effets stupéfiants caractérisés par un risque de dépendance et des effets nocifs pour la santé. Le cannabidiol en est une autre. Si, à la différence du THC, le CBD n’entraîne pas de dépendance, il a néanmoins des effets psychoactifs, en ce qu’il agit sur le cerveau. Les molécules de CBD, tout comme celles de THC, sont principalement présentes au niveau des fleurs et des feuilles de la plante. La teneur en THC, CBD et autres molécules des fleurs de chanvre dépend des variétés et des conditions de leur culture.
Ces molécules peuvent être extraites de la plante de chanvre par différents procédés ou produites synthétiquement.Certains usages thérapeutiques du cannabidiol ont été étudiés et validés par les autorités sanitaires, conduisant à l’autorisation de la mise sur le marché, de la prescription et de l’administration de médicaments en contenant. En France, un seul médicament a reçu à ce jour une autorisation de mise sur le marché. Le cannabidiol est étudié depuis le milieu du xviiie siècle7. La structure et la stéréochimie du CBD ont été déterminées en 1963 par Mechoulam et Shvo12.
Depuis sa commercialisation à grande échelle, le CBD fait l'objet de nombreuses études scientifiques destinées à lui trouver des applications thérapeutiques, qui demeurent toutefois faibles à l'heure actuelle en dépit des revendications des vendeurs. De fait, selon le professeur Nicolas Authier, « Les preuves scientifiques de l’intérêt thérapeutique du CBD seul (sans THC) sont rares, à l’exception de certaines formes d’épilepsies pharmaco-résistantes pour lesquelles un médicament est déjà disponible en France (l’Epidyolex) »18. Les allégations « bien-être » sont quant à elles subjectives et invérifiables, et servent surtout d'argument mercantile18. Les autorités sanitaires françaises ont rappelé dans un arrêté du 30 décembre 2021 que « Les produits contenant du CBD ne peuvent, sous peine de sanctions pénales, revendiquer des allégations thérapeutiques, à moins qu’ils n’aient été autorisés comme médicament. »19. À l’heure actuelle, un seul médicament contenant du cannabidiol purifié est autorisé en France : l’Epidyolex. Il relève, lui, de la réglementation des substances vénéneuses18.es traces de THC éventuellement présentes dans les produits contenant du CBD peuvent passer dans le sang ou la salive de leurs consommateurs. Un conducteur pourrait ainsi faire l’objet de prélèvement salivaire ou sanguin positif au THC alors même qu’il n’aurait consommé que des produits dont la commercialisation est autorisée.
L’article L.235-1 du code de la route ne prévoyant pas de seuil d’imprégnation pour caractériser l’infraction de conduite après avoir fait usage de stupéfiants, la seule constatation de trace de THC dans l’organisme d’un conducteur permet de la relever.
A partir de 2015, le CBD a été largement commercialisé sous différentes formes pour ses effets réels ou supposés dans le champ du bien-être. Certains produits que l’on trouve sur le marché - e-liquides pour cigarettes électroniques, produits cosmétiques, denrées alimentaires sous forme d’huiles, de gélules, de bonbons ou de chocolat etc… - incorporent des extraits de chanvre. Il s’agit de CBD pur ou plus souvent d’extraits constitués de plusieurs molécules du chanvre. Des fleurs brutes de chanvre contenant une teneur significative en cannabidiol (CBD) et avec des teneurs variables en delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) (en général moins de 0,3%) sont également commercialisées. Ces fleurs, non distinguables à l’œil nu des fleurs à forte concentration en THC, sont le plus souvent fumées.
Cependant, dans la mesure où dans les produits mis à la disposition des malades pour l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France, il y a du CBD, on peut penser que ce composé a bel et bien des vertus thérapeutiques. Sur ce point, le Pr Perrot ajoute : « Il y a un nombre très limité de maladies concernées par l’expérimentation au cannabis thérapeutique. Les essais se feront avec différents dosages de CBD par rapport au THC, selon les cas. Il faut cependant savoir que les pays qui étaient en avance sur le cannabis thérapeutique, comme le Canada qui le propose depuis 2003, reviennent un peu sur son intérêt. Rappelons qu’il y a un grand nombre, même en France, de consommateurs de cannabis récréatif, et si ces substances étaient vraiment efficaces sur la douleur, on le saurait depuis longtemps. ».